Un projet soutenu par le Coup de Pouce Entreprenariat 2019 intègre Station F, le plus grand campus de start-up au monde
Travailler depuis n’importe quel poste de travail dans son entreprise ou chez soi, en ayant accès à tous ses documents et applications ? Certains en rêvent et d’autres le font ! Augustin Gaillot, ingénieur diplômé du département Informatique de l’INSA Lyon, et son cousin Félix Perreau, diplômé de l’ESSEC (Cergy-Pontoise), ont imaginé une solution pour les entreprises en créant un parc informatique clé-en-main sur le Cloud. Explications.
Le Cloud pour bureau informatique, c’est donc possible ?
Oui ! C’est ce que nous proposons aux PME aujourd’hui : une solution de parc informatique dans le Cloud accessible à tous les employés depuis n’importe quel poste de travail. On propose l’accessibilité technique et financière aux clients qui n’ont plus qu’à adapter leurs besoins de manière autonome. Tout est automatisé et nous sommes joignables tout le temps si besoin.
C’est une révolution dans le monde du travail ! Comment est née l’idée ?
Quand j’étais encore étudiant à l’INSA ! Avec mon cousin, on refaisait souvent le monde au cours de nos discussions et on avait d’abord imaginé qu’on pourrait avoir le contenu d’un téléphone dans le Cloud. Mais comme la couverture réseau en France est affreuse, on a laissé tomber l’idée ! Et puis, on a pensé à l’intérêt d’avoir accès au contenu de son ordinateur partout, tout le temps. On était très inspiré par le Shadow, un ordinateur dans le Cloud pour jeux vidéo ! On a voulu appliquer le principe au monde professionnel en développant une infrastructure complète et favoriser le nomadisme du professionnel. On a travaillé sur le côté simplicité de l’intégration et fluidité de l’expérience pour que l’accessibilité aux entreprises soit très facile et légère. Plus de portes physiques pour travailler ! Notre vision à long terme est de développer une solution Cloud complète avec un compte pour se connecter à n’importe quel outil n’importe où dans le monde.
Grâce à votre projet, vous venez d’intégrer Station F, le plus grand campus de start-up au monde, basé à Paris dans la Halle Freyssinet. Comment vous sentez-vous ?
On n’en revient toujours pas ! On a créé Chapelle tech en décembre 2018 alors que j’étais à l’INSA, étudiant de la Filière Étudiant Entreprendre. On passe l’été 2019 à Lyon, en travaillant sur le projet avec un élève-ingénieur stagiaire du département IF et fin septembre, alors que mon cousin faisait sa rentrée en dernière année sous le statut étudiant entrepreneur, on apprend que le dossier que nous avions déposé est présélectionné pour nous permettre d’intégrer la Station F. Il n’y a que trente places ! C’est la Providence ! C’est aussi ça, l’entrepreneuriat, parfois, on a de la chance !
Où en êtes-vous dans votre projet ?
Nous avons embauché un développeur sénior à temps partiel avec 40 ans d’expérience dans les technologies qui nous concernent et on vient de recruter un développeur en CDI à temps plein. L’objectif est de développer une solution complète pour quatre ou cinq clients et optimiser l’intégration du parc informatique. C’est un produit très technique pour lequel j’ai dû apprendre tous les langages. C’est colossal et c’est grâce à mon parcours à l’INSA que j’ai pu gérer jusque-là tout seul. Quand j’étais étudiant en 4e année, je suis parti neuf mois à l’université de Tokyo pendant lesquels j’ai travaillé en recherche sur l’intelligence artificielle. J’ai aussi travaillé à temps partiel dans la société LGCE que deux autres INSA ont créé en 2013, Élies Guiheneuf et Loïc Leguille, qui propose des services d'expertise et d'accompagnement de projets touchants aux systèmes d'information, d'amélioration des processus, et de valorisation des données. Cela m’a permis d’aller chercher des compétences que j’utilise aujourd’hui dans mon job. Élies et Loïc nous ont par la suite beaucoup aidés, et ils continuent.
Aujourd’hui, nous préparons une levée de fonds auprès de business angels et de fonds d’investissement, dans l’optique de pouvoir embaucher une dizaine d’employés d’ici fin 2020, issus de tous les corps de métier de l’informatique. Autre objectif : réduire l’impact sur l’environnement de nos solutions, qui consomment déjà 20% d’électricité de moins qu’un parc informatique classique. On va s’atteler à développer le data center le plus autonome en énergie et le moins émetteur de gaz à effets de serre possible !
Source de l'article : "En vue #131 - La lettre d'information de l'INSA Lyon - Janvier 2020"